Mon Quartier (II)
En règle générale, les rues de Manhattan ne sont pas très commerçantes. Même les grandes rues à deux sens sont pour la plupart données aux grands immeubles de bureaux ou d’appartements. Parmi les exceptions figure la Quatre-vingt-sixième rue. Il y a pas mal de petits magasins tout le long de la rue, entre (comme j’ai dit au poste précédente) l’Avenue Lexington et la Première avenue. On y vend des vêtements, des mobiles, des chaussures, du linge de maison. Il y a une grande succursale de la libraire Barnes & Noble en face de la rue. (Il y en a une autre à deux blocs !)
Mais tout cela n’est pas pour moi très convenable. Sauf la librairie, je ne fréquente pas ces magasins. Jusqu’à la réhabilitation récente de la Cent vingt-cinquième rue, rue principale d’Harlem, le commerce de notre rue était orienté vers les gens de moyens faibles. Les marchands d’Harlem étaient arnaqueurs, et pour faire les courses on descendait jusqu’à mon quartier. Bien qu’il y ait aujourd’hui du bon marché sur la Cent vingt-cinquième rue, la qualité de la marchandise ici n’est pas du haut de gamme.
